Les Chefs-d'œuvre Divins d' İstanbul

En regardant le riche patrimoine de deux des plus anciens lieux de culte d' İstanbul, nous ne réalisons peut-être pas à quel point ils étaient étroitement liés. Bien qu'elle se trouve maintenant dans les murs du Palais de Topkapı, Aya Irini (Sainte Irène), à un moment donné de l'histoire, était reliée à la mosquée Ayasofya par des portiques. Les deux étaient connues sous le nom de Megale Ekklesia.

Aya Irini est situé dans le palais de Topkapı et est l'un des plus beaux bâtiments de la ville. L'endroit était à l'origine une église, mais au lieu d'être reconverti en mosquée après la reconquête, il a été abandonné.

À l'intérieur se trouvent trois éléments fascinants qui n'ont été conservés dans aucune autre église Romane Orientale de la cité. Le Synthronon ; les cinq rangées de sièges encastrés entourant l'abside, étaient utilisées par le clergé lors des offices. Au-dessus s'élève une simple croix en mosaïque noire sur fond d'or, qui date de l'époque de l'Iconoclasme où les représentations figuratives étaient interdites. À l'arrière de l'église se trouve une cour en forme de cloître où les empereurs Romains d'Orient décédés reposaient autrefois dans leurs sarcophages de porphyre. La plupart d'entre eux ont été emmenés dans les Musées Archéologiques.

Aujourd'hui, Aya Irini a été transformée en musée et abrite des œuvres d'art exquises de peintres et d'artistes anciens. Si vous êtes en ville, ne manquez pas de visiter cette structure. Elle est souvent considérée comme l'inspiration et le modèle des développements antérieurs de la Mosquée Ayasofya.

La Mosquée Ayasofya (Hagia Sophia), connue sous le nom de «Sainte Sagesse» du Vème siècle, est considérée comme le bâtiment qui a changé l'histoire de l'architecture. Le bâtiment a été conçu par les géomètres Isidore de Milet et Anthemius de Tralles. Le marbre utilisé pour le sol et le plafond a été fabriqué en Anatolie, dans l'actuelle Türkiye orientale et en Syrie, tandis que les briques utilisées pour les murs et certaines parties du sol provenaient d'Afrique du Nord. L'intérieur de Sainte-Sophie est tapissé d'énormes plaques de marbre, pour l'impression et l'imitation de l'eau en mouvement. Enfin, les 104 colonnes de Sainte-Sophie ont été importées du Temple d'Artémis à Éphèse et d’Égypte.

Le bâtiment témoigne d'ingéniosité, il mesure environ 269 pieds de long et 240 pieds de large, et à son point le plus haut, le toit en forme de dôme s'élève à environ 180 pieds dans les airs. Lorsque le premier dôme s'est partiellement effondré en 557, Isidore le Jeune ; le neveu d'Isidore, l'un des architectes originaux, a conçu un remplacement avec des nervures structurelles et une arche plus prononcée.

Dominant la ligne d'horizon d' İstanbul, la Mosquée Ayasofya émerveille les visiteurs par les merveilles qu'elle renferme, mais l'extérieur de la mosquée vaut également la peine d'être exploré ; les quatre minarets, l'Ecole Sibyan, une école primaire, la Fontaine, le Hall de l'horloge et le Bâtiment du Trésor sont des éléments emblématiques de la conception audacieuse de la structure. Les mausolées des sultans Ottomans, situés à l'extérieur du bâtiment, sont tout aussi fascinants à visiter.

Conçue comme une basilique à coupole, Ayasofya possède une grande nef, deux nefs latérales (nord et sud) et deux narthex à l'ouest. Cependant, ce n'est pas tant la forme architecturale de base que la taille et les prouesses techniques ingénieuses qui rendent cette église si unique et exemplaire. Le couronnement architectural dans le vrai sens du terme est l'extraordinaire dôme qui couronne le bâtiment central.

Avec un diamètre de 33 m et un sommet à une hauteur de 56 m, le dôme a des proportions monumentales. Néanmoins, il n'apparaît pas oppressant mais semble flotter, "Comme suspendu du ciel à la fabuleuse chaîne d'or". - Procope. Les murs intérieurs ajourés et les fines colonnes de marbre ne jouent qu'un rôle secondaire en termes de force et de stabilité. Lorsque le regard du spectateur s’éloigne vers le haut à la recherche de détails, il se perd rapidement dans la mer de lumières, dans laquelle toute référence à l'échelle s'estompe.

Sous le dôme, il y a quarante fenêtres par lesquelles la entre lumière du soleil. La lumière du soleil qui s'écoule des fenêtres autour de la haute coupole,en inondant l'intérieur et en faisant briller les mosaïques dorées, semble dissoudre la solidité des murs et crée une atmosphère de mystère indescriptible.

La mosaïque de l'abside représente la Mère de Dieu avec l'Enfant Jésus comme symbole de l'Incarnation. Depuis les appuis de fenêtre latéraux, la lumière éclipse et accentue ce chef-d'œuvre.

La sensation de dématérialisation a été créée par l'augmentation de la lumière avec l'augmentation de la hauteur. Cet effet, qui commence dans les sacristies sombres, se déplace vers le haut via les galeries lumineuses et les rangées de fenêtres inondées de lumière des tympans, pour culminer dans le dôme lui-même. Les précieuses mosaïques dorées des ailes latérales sont mises en valeur par l'obscurité environnante grâce à une rénovation avec éclairage directionnel.

Les jarres en marbre de chaque côté de la Porte de l'Empereur contiennent chacune 1200 litres et sont un héritage du sultan Murad III. Elles sont utilisées par les Musulmans dévots pour l'ablution rituelle connue sous le nom d'Abdest. Depuis les galeries supérieures, des projecteurs accentuent désormais la magnificence de la tridimensionnalité de ces conteneurs.

Les architectes Anthemius de Tralles et Isidore de Milet ont reconnu que la lumière naturelle devait être considérée comme un matériau de construction essentiel. Cette simple réalisation a fait de Sainte Sophie l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'histoire de l'architecture. La lumière contribue de manière discrète mais majestueuse à souligner davantage l'intensité et la beauté uniques.